Le 21 janvier, la médiathèque vous a fait frissonner de peur
Instant-instinct peur
Ah… La peur ! Emotion universelle, émotion intemporelle. Retentissante par sa présence protéiforme dans la société, assourdissante par ses échos dans les arts, la peur est obsédante. La dépasser, l’apprivoiser, vivre avec, la craindre ou la désirer, la peur est repoussée mais centrale. C’est une émotion primordiale.
Sous les bons auspices de la peur…
C’est pourquoi elle est tant manifeste. La culture cultive la peur. Elle veut rendre omniprésente cette chose que l’on rejette et la transformer en autre chose qu’elle-même. Alors, le samedi 21 janvier dernier, dans le cadre des Nuits de la Lecture, la médiathèque a voulu s’essayer à ces paradoxes. Le temps d’une soirée, elle s’est métamorphosée en un écrin d’effroi. Chacun.e a pu jouer à se faire peur et appréhender cette émotion, à la fois crainte et fantasmée.
L’obscure poétique de la forêt
Un thème donné -la peur- ; un cadre visuel -la forêt-, inspiré par l’affiche officielle des Nuits de la Lecture réalisée par Aude Samama. Accueilli.e.s par les forêts ombreuses, ténébreuses, mystérieuses, hantées, funestes, poétiques de Friedrich, Calame, Munch, Klimt, Moreau, Whistler, Rippl-Ronai et Meyerowitz, les visiteur.euse.s ont pu déambuler dans la médiathèque et rejoindre des espaces où la peur était l’hôte et vous, cher public, l’invité de marque.
(Re)voir les courts-métrages diffusés lors de la nuit de la lecture disponibles sur Eurêka
Le Petit Gruffalo de Johannes Weiland & Uwe Heidschötter, 2011, 26 min
Des traces de pas dans la neige et des prédateurs qui rodent... autant de parcours initiatiques qui, par leur univers ou leur thème, font écho à l’aventure du Petit Gruffalo. Son papa l’a averti : en aucun cas, le Petit Gruffalo n’a le droit d’aller se promener seul dans les bois profonds. C’est bien trop dangereux ! Un animal rôde dans les parages… une créature terrifiante, gigantesque, aux yeux cruels et aux moustaches plus dures que l’acier. C’est la Grande Méchante Souris !
Balades sous les étoiles de Lizete Upite, Anastasia Melikhova, Lia Bertels et Marion Lacourt, 2020, 49 min
La nuit, rien n’est tout à fait pareil…
Six films courts autour de la nuit, des rêves, de la peur de l'obscurité et de rencontres entre les animaux et les hommes… Cinq jeunes réalisateurs et réalisatrices à l’imagination fertile pour une promenade poétique nocturne.
Ceux d’en haut de Izù Troin, 2012, 24 min
1862, une auberge d’altitude dans les Hautes-Alpes. Chaque hiver le couple de propriétaires confie l’établissement à deux gardiens. Cette année, Gaspard, qui vient là depuis des lustres est accompagné du jeune et novice Ulrich… En arrivant, Ulrich croise Louise, la fille des aubergistes et se sent terriblement attiré par elle… Quand il se décide à la rejoindre, il est trop tard : la neige tombée en abondance interdit l’accès à la vallée. Ulrich est accablé. Le lendemain, Gaspard parti à la chasse ne revient pas. Le jeune homme hanté par ses peurs et ses fantasmes survivra-t-il à son effroyable solitude ?
Vilaine fille d’Ayce Kartal, 2016, 8 min
S. est une petite fille turque âgée de huit ans, dotée d’une imagination débordante, qui aime la nature et les animaux. Alors qu’elle se remémore les jours heureux passés dans le village de ses grands-parents depuis une chambre d’hôpital, des souvenirs sombres et terrifiants surgissent et prennent peu à peu sens.
Chien bleu de Fanny Liatard, 2018, 17 min
Émile a peur du monde. Il ne sort plus de chez lui et peint tout en bleu. Une nuit, son fils Yoan rencontre Soraya, une adolescente fan de danse tamoule. Elle va l’aider à trouver la bonne couleur.
Personae de Rémy Rondeau, 2017, 17 min
Anna est une jeune aspirante actrice d’une vingtaine d’années. Vivant dans un petit appartement vétuste d’une cité HLM, ratant ses castings face à des jeunes filles plus talentueuses, Anna rêve d’être quelqu’un d’autre dans une autre vie. Lors d’un casting, elle vole un luxueux sac à main à l’une de ses concurrentes. À l’intérieur, une lettre du CNAOP, informant la propriétaire du sac que ses parents biologiques ont levé leur identité. Pour Anna, voici l’occasion de jouer un rôle avec, elle l’espère, de l’argent à la clé. Mais Anna va apprendre qu’il est dangereux de jouer avec l’identité d’autrui.