Retour sur un phénomène qui a agité la toile cet été

Barbenheimer est un phénomène Internet ayant commencé à circuler avant la sortie simultanée, au cinéma, de Barbie et Oppenheimer : deux films diamétralement opposés.
Il est un exemple de contre-programmation, désignation d’une stratégie marketing où des films aux tonalités différentes sortent le même jour. Jouant de cet état de fait, les internautes ont suggéré de regarder les films en tant que double programme, à l’approche de leur date de sortie.

Barbie VS Oppenheimer

Deux films, deux salles, deux ambiances : ils n’ont rien en commun, ni l’histoire, ni le ton, ni l’univers, et pourtant, les deux blockbusters les plus attendus de l’été 2023 ne font qu’un sur les réseaux sociaux.

 

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Deux objets cinématographiques que tout oppose. Le contraste entre Barbie, un film de comédie et de fantasy réalisé par Greta Gerwig, qui a pour personnage principal la poupée Barbie et Oppenheimer, un thriller biographique réalisé par Christopher Nolan sur le physicien théoricien J. Robert Oppenheimer, a provoqué des réactions humoristiques et des créations baroques chez les internautes.

Cette coïncidence remarquée, les internautes ont joué de la contraction de Barbie et Oppenheimer et se sont complu à jouer de la contradiction et donner lieu à des créations insolites : memes sur les réseaux, trends sur TikTok etc.

Ils s’amusent aussi à recréer des affiches associant les deux réalisations, avec en image, leurs deux héros, Margot Robbie et Cillian Murphy. Une bande-annonce a été créée pour le film Boppenheimer ; une autre par IA a même été imaginée.

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Outre cette effervescence créatrice, des bugs amusent la toile et prolongent le phénomène Barbenheimer après la sortie des deux films. Ainsi, petite cocasserie – toute anecdotique soit-elle - répondant à l’effet viral du phénomène : aux États-Unis, lors d'une projection du film de Christopher Nolan, le projecteur a mal fonctionné et la moitié de l'écran est devenu rose Barbie.

Aux États-Unis toujours, le phénomène sort d’Internet, puisque AMC Theatres, une des plus grandes chaînes de salles de cinéma outre-Atlantique, propose des billets en « double feature », qui permet de voir les deux films l’un à la suite de l’autre. Si, en France, les distributeurs n’ont pas misé sur le phénomène Internet, les salles affichent complet.

Folie Barbie

Difficile d’y échapper tant le film de Greta Gerwig crée l’événement, porté par une campagne marketing tonitruante. Déferlement rose bonbon donc, Pantone n’a qu’à bien se tenir ! Du point de vue du merch’, Barbie inonde le marché. Bref, Barbie est une poul…le « aux œufs roses » et signe son retour dans le cool : revival d’une icône de la pop culture.

Antagonisme contemporain

Le magazine The Economist remarque que les succès de ces deux superproductions pourront révéler quelque chose de notre époque : Barbie étant un film basé sur une propriété intellectuelle et Oppenheimer, un film indépendant de toute franchise.

Dans un article du Washington Post , Tyler Austin Harper écrit que les deux films explorent la notion théorique de l'anthropocène : « Malgré leurs différences apparentes, Barbie et Oppenheimer racontent tous deux l'histoire d'idées fondamentales du XXIe siècle : l'accélération du militarisme et la consommation sans limites ».

La déferlante Barbenheimer, épiphénomène ou fait social ?

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