bynwr.com : Beauté d'un cinéma retrouvé

"Né de la passion de Nicolas Winding Refn pour le rare, l’oublié et l’inconnu, ByNWR offre une nouvelle vie à tout ce que la culture compte d’intrigant, d’influent et d’extrême."

 

Fini l’errance sur le web, la caverne des introuvables légale et gratuite est arrivée!
Nous ne sommes pas obligés d'être férus du cinéma parfois trop ampoulé de Nicolas Wending Refn, mais il est important de saluer son initiative. Dans une démarche proche de ce que Martin Scorsese ou Bertrand Tavernier ont pu faire par le passé pour ramener sur le devant de la scène des cinéastes oubliés, Wending Refn va plus loin encore, en dédiant un site entier à des figures obscures d’un cinéma enfoui sous les références hollywoodiennes. Les cinéphiles de tous bords, rats de cinémathèques, squatteurs du quartier latin, ou geeks errant la nuit sur d'obscurs sites de téléchargements, vont devoir mettre à jour leurs habitudes ! Avec ByNWR (entendre : "Par Nicolas Winding Refn", sans modestie !), c'est un temple du cinéma Bis qui émerge sur la toile. Attention, cinéma Bis ne veut pas dire médiocre, ou secondaire. Le cinéma Bis est un genre politique en soi. Les films, réalisés dans des délais très courts avec des bouts de ficelles étaient destinés à un public essentiellement populaire avant d'être redécouverts dans les années 60 et 70 par les revues de cinéma, Françaises notamment, et de ré-émerger dans les cinéclubs des grandes villes. Ces films de genre essentiellement, furent des terreaux d’expérimentation et de représentation d’une culture bis aussi : Érotisme, « déviances », féminisme, blacksploitation, Homosexualité, freaks, Outcast, déclassés… Le cinéma bis des années 50 à 70 a permis un certain nombre de représentations rendues quasi impossibles dans le cinéma Hollywoodien verrouillé par le Code Hays.

 

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Nous devons aux films de série Z ou B des artistes comme G Edgar Ulmer (« Détour »), Don Siegel (« Invasion of the body snatchers »), Denis Hoper, Betty Page, Russ Mayer, Roger Corman, Ida Lupino, Jack Nicholson, Georges Romero, Monte Hellman et jusqu’aux premiers films de Brian Depalma, ou de John Waters. Les précurseurs de ce que l’on appellera plus tard le « Nouvel Hollywood ». C’est l’esthétique avant gardiste de ce cinéma longtemps sous-estimé, qui a permis à des cinéastes comme Martin Scorsese, Jean Luc Godard ou, plus tard, Quentin Tarantino, de façonner leur style. Avec des clairs obscurs un peu trash, des grains saturés, des décors urbains pesants, un jeu d’acteurs et d’actrices souvent direct et sans fioriture, les perles du cinéma bis que nous permet de découvrir ByNWR, nous révèlent à quel point l’économie d’un film peut aussi en structurer la forme et la modernité. Nous ne sommes pas loin des « 400 coups » de Truffaut ou d’ « A bout de souffle » de Godard, l’aspect « Manifeste » en moins.

Il était donc temps que ces films rares et oubliés aient leur sanctuaire. Et quel sanctuaire! Le travail réalisé autour du site ByNWR, est d’une qualité exceptionnelle. A commencer par le site lui-même, au design sombre et aux typos percutantes d'où émergent des images comme sorties de la nuit. L'un des sites web les plus aboutis graphiquement parlant de ces dernières années.

Pour ce qui est du contenu, chaque trimestre l’équipe met en ligne un « volume » autour d’une thématique déclinée en trois chapitres. Chaque chapitre est structuré autour d’un film entièrement restauré et, la plupart du temps, sous-titrés en plusieurs langues (dont le français). Les chapitres sont agrémentés d’articles (traduits également) d’une densité et d’une finesse rarement vues dans des revues de cinéma. Et, cerise sur le gâteau, l’accès à tous ces contenus est totalement gratuit (une inscription est cependant demandée contre adresse mail).

 

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Le « Volume 2 » proposé par le site, traite par exemple des « Chaînons manquants » à travers 3 films et 23 articles! Un programme incroyable permettant d’explorer jusqu’au bout ces joyaux extirpés de l’oubli.


Si vous êtes cinéphiles ou simplement curieuses ou curieux de découvrir « autre chose », n’hésitez pas à foncer sur ce nouveau site qui deviendra à n’en pas douter une ressource incontournable du web.

Pour aller plus loin dans le cinéma bis et le mauvais genre :


Télérama : Nicolas Winding Refn va-t-il sauver le cinéma bis avec son site de streaming gratuit ?

Emission : Mauvais genre (sur France culture)

 

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